L’Alsace vient de connaître un dénouement judiciaire marquant avec la condamnation à 25 ans de réclusion criminelle d’un adolescent pour le meurtre tragique d’un réfugié afghan. Ce drame, survenu en 2022 à Colmar, s’est déclenché après une altercation autour du bruit d’un scooter. La victime, Abdul Qayyum Ahmadzai, âgé de 27 ans, était un père de famille respecté, dont la mort a suscité une vive émotion et des interrogations sur les violences entre jeunes. Retour sur cette affaire qui a secoué la région et révélé des enjeux plus vastes autour de la sécurité des populations migrantes.
Dans une affaire qui a profondément ému l’opinion publique, un adolescent a été condamné à 25 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises pour mineurs du Haut-Rhin. Ce dernier a été reconnu coupable du meurtre d’Abdul Qayyum Ahmadzai, un réfugié afghan de 27 ans, tué en août 2022 à Colmar à la suite d’une altercation portant sur le bruit d’un scooter.
Le drame survenu à Colmar
Le 14 août 2022, une scène tragique s’est déroulée au pied d’un immeuble de Colmar. Un groupe de réfugiés afghans, dérangés par le bruit d’un scooter, a demandé à des jeunes de s’éloigner. Ce simple échange a rapidement dégénéré en une bagarre violente. Les jeunes, après avoir été mis au défi, sont revenus armés et ont ouvert le feu. Abdul Qayyum Ahmadzai a été mortellement atteint par une balle tirée au thorax, une situation qui a choqué la communauté locale et au-delà.
Le déroulement du procès
Le procès s’est tenu récemment, où la cour a examiné les circonstances précises qui ont conduit à l’assassinat. L’adolescent principal, âgé de 17 ans au moment des faits, a été jugé aux côtés d’un coaccusé. Les deux ont été poursuivis pour assassinat, ainsi que pour des accusations de violences en réunion et détention illégale d’armes.
La réquisition de l’avocat général, M. Jean Richert, a été clairement entendue. Il a demandé des peines significatives, et la cour a suivi ses recommandations, condamnant le principal accusé à 25 ans, tandis que le coaccusé purgira une peine de 20 ans. Ce dernier avait aidé son compagnon en manipulant l’arme avant de la donner à l’adolescent en question.
Une réponse judiciaire à la violence
Cette décision judiciaire a suscité des réactions diverses dans la société. D’un côté, certains estiment qu’elle envoie un message fort contre la violence faite aux individus, en particulier dans un contexte où les droit des réfugiés est de plus en plus discuté. De l’autre côté, la jeunesse impliquée et ses interactions avec la loi soulèvent des questions sur la prévention de la violence au sein des milieux jeunes.
Les répercussions sur la communauté afghane
La mort d’Abdul Qayyum Ahmadzai a également eu des répercussions dramatiques sur la communauté afghane de Colmar. Ce père de quatre enfants et ouvrier chez Stellantis à Mulhouse, n’était pas seulement une victime, mais aussi un membre intégrant de la société. Son décès a suscité une onde de choc parmi ceux qui partageaient son parcours de vie en tant que réfugié, souvent confronté aux défis de l’intégration.
Une arme du crime introuvable
Il est à noter que l’arme utilisée dans ce crime, un pistolet de calibre 7,65 mm, n’a jamais été retrouvée par les autorités. Cette absence soulève des interrogations sur les moyens d’accéder aux armes à feu et sur la manière dont elles circulent dans des milieux qui devraient été plus contrôlés.
Les recherches ayant conduit à l’arrestation des suspects ont été menées avec diligence, une traque qui a duré une dizaine de jours. Les deux jeunes hommes, suspectés d’avoir aidé les tireurs, ont également écopé de peines allant jusqu’à 10 ans de prison, renforçant l’idée que la justice vise à rétablir l’ordre après de telles tragédies.
- Événement : Meurtre d’un réfugié afghan à Colmar
- Victime : Abdul Qayyum Ahmadzai, 27 ans
- Peine prononcée : 25 ans de réclusion criminelle
- Date des faits : Août 2022
- Motif de l’altercation : Bruit d’un scooter
- Nombre d’accusés : Deux
- Poursuites : Assassinat, violences en réunion
- Excuse de minorité : Écartée pour le principal accusé
- Arme : Pistolet de calibre 7,65 mm, jamais retrouvé
- Contexte : Traque de dix jours avant les arrestations
